Nous sommes plongés dans un
monde où tout va si vite, dans un monde où les réponses doivent être
immédiates, les rencontres parfaites et les situations idéales.
À l'ère des tout de suite et
maintenant, des buffets grandeurs natures servent sur de grands plateaux des
gens et des sensations: on regarde, on goûte puis on avale tout rond ou on
recrache aussitôt. On finit rarement ce qu'on commence car rapidement une autre
"attirance" nous amène à droite puis une autre encore à gauche. On se
brûle les ailes, on verse des larmes désabusées puis, on recommence le même
manège étourdissant. C’est vivre d’illusions, c’est s’abîmer dans la fuite car
l'euphorie du buffet est éphémère, le goût aussi doux que le miel au départ
fond et s’évapore avant même qu’on ait vraiment pu l’apprécier. Au lieu de
combler le vide, cela ne fait que l’accentuer et il grandit, avale, dévore.
De l’autre côté, l'attente
tant qu'à elle mine peu à peu l'âme. Quand on ne sait plus s'il faut continuer
d'attendre ou abandonner, quand ce doute dévastateur nous ronge, il suffit trop
souvent d'accepter. Et ne s'y trompons pas, accepter ce n'est pas se résigner
ou endurer, accepter c'est simplement admettre que rien n'est parfait, que le
paradis n'est pas ailleurs, au bout d'un clic de plus. Accepter c’est
accueillir la réalité et la faire sienne. Accepter c'est simplement être
flexible, ouvert et prioriser ce qui compte vraiment pour nous, accepter c'est
vivre avec, apprendre, comprendre et grandir. Accepter c'est aimer même si ce
n'est pas parfait, s'émerveiller des petites choses parce que ce n'est pas
obligé d'être toujours grandiose et cultiver ce qui compte, ce qui pousse, ce
qui vient à naturellement à nous.
Accepter ce n’est pas qu’un
état, accepter se fait aussi dans l’action. Au lieu de se rebeller, de
s’opposer, de refuser ou de se soumettre, accepter c’est prendre sa destiné en
main, c’est faire des choix qui nous ressembles et les mettre en place au
quotidien sans s’accrocher à un passé qui n’est plus, sans craindre un avenir
qui n’est pas encore et surtout sans se cacher ou fuir devant ce qui doit être
considéré.
Ça peut faire peur parce que
tout à coup c’est un horizon entier qui s’ouvre devant nous dans sa vastitude,
dans ses potentiels. Cependant l’acceptation met fin aux combats intérieurs,
nous déleste de nos chaînes et permet enfin de cultiver et goûter une paix
intérieure qu’on mérite tous et toutes.